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Marestaing - Au-delà de la lumière

Août 20022
"Et lorsqu’il arriverait à la lumière, les yeux inondés de l’éclat du jour, serait-il capable de voir ne fût-ce qu’une seule des choses qu’à présent on lui dirait être vraies ? "
Platon, La République, 516 a.
Il me semble certain qu’en entrant dans cette salle d’exposition, peu importe la luminosité extérieure, il vous sera donné de voir plusieurs choses en « vrai ». Vous pourrez y voir des créations au- delà du prisme d’un écran que vous tenez dans votre main ou qui est posé sur votre bureau. Vous pourrez laisser courir votre œil et votre esprit sur les surfaces et volumes que nous vous présentons.

Laissés à votre interprétation, ils prendront peut-être de nouvelles significations, bien différentes de celles qui auront mené à leur conception. Pourtant, le processus ayant mené à leur assemblage demeurera teinté de mystère. C’est de ce même processus dont j’ai fait le sujet de mon travail de résidence.
Tout en ayant recours à l’esthétique que j’avais développée dans mes précédents tableaux ou gravures, j’ai souhaité cette fois-ci plonger le spectateur au cœur de l’acte créateur.

Vous pourriez me dire : « Le serpent ne se mordrait-il pas la queue ? Le fait d’exposer des installations mettant en scène un travail de création ne nous ferait-il pas oublier que ces installations sont elles-mêmes issues d’un processus de création ? Vous nous invitez à regarder des œuvres en « vrai » et pourtant vous n’avez de cesse d’avoir recours à des écrans. Où se trouve le vrai dans tout cela ?»

Je vous répondrais sûrement en citant comme tant d’autres, un passage de « l’œuvre ouverte » de Umberto Eco, et je conclurais par la définition que le Socrate de Platon donne des artistes : « des sophistes tout à fait étonnants ».
J’espérerais que ces arguments d’autorité vous auraient convaincu et essaierais au plus vite de fuir votre perplexité.