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République 512a

2022
Le titre de cette installation vidéo fait référence au début du livre VII de La République de Platon. Il s’agit du début ce que l’on nomme l’allégorie de la Caverne.

En voici un résumé :
Des hommes sont enchaînés dans une caverne depuis leur naissance. Adossés à un mur, ils ne connaissent le monde qu’à travers les ombres d’objets qui leur sont présentées. Si l’un d’entre eux est libéré, il sera ébloui par la lumière extérieure et, lorsqu’il reviendra voir ses codétenus, ils le prendront pour un fou. Cette allégorie tend à mettre en scène, entre autres, l’opposition du savoir et de l’ignorance ou l’ascendant du monde des idées sur le monde sensible.
Mon installation est une reconstitution personnelle de cette allégorie. D’autres idées que l’on retrouve chez Platon, comme la théorie des formes, ou dans l’histoire de la philosophie y sont entremêlées.
Un programme d’intelligence artificielle reconnaît des formes et enseigne à nos captifs ce qu’est sensé être la réalité. Bien sûr, il est facile de la tromper. Ce dernier point interroge sur notre perception de la réalité et la nature de notre capacité à la nuance.

Cette installation peut aussi être lue comme une allégorie du processus de création. Les prisonniers sont des artistes qui regardent leur environnement au travers du filtre de l’histoire de l’art et de la conceptualisation. La vidéo projetée au mur contient plusieurs clins d’œil à l’esthétique ou à la démarche d’artistes du vingtième siècle comme Warhol, Magritte, Malevitch, Duchamp ou Nam June Paik. Nos artistes enchaînés cherchent vainement à se libérer de ces références dans l’illusion d’atteindre une sorte d’illumination créatrice.