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UCRM
Février 2023
Cette performance collective a eu lieu lors de mon exposition ‘ Noyer le poisson’ à la galerie 3.1 du conseil départemental de la Haute-Garonne.
Elle a été conçue en partenariat avec les artistes de la formation DPAP de l’unité culture de l’UCRM en Février 2023.
Artistes participant :
Auréline Caltagirone, Katy Chauvin, Ludwig Mérovil, Karine Monaco, Laura Roquet, Aurely Sabatier, Dominique Vial, Thomas Witte, Sergueï Wolkonsky
Geste proposé :
Application de pochoirs sur les murs blancs de l’espace d’exposition de la galerie 3.1. Utilisation de peinture blanche et de pochoirs découpés dans des feuilles de pvc.
Application de ces pochoirs selon la technique du tampon ou du crachis (bombe aérosol).
Ces pochoirs représenteront des empreintes d’ombres de mains.
L’exposition Noyer le poisson traite de la perception. Le spectateur est invité, entre autres, à se questionner sur la nature de ce que l’on nomme réalité et ce qui ferait d’un objet, un objet d’art.
L’espace d’exposition est envisagé comme un jeu de piste. Une installation vidéo centrale donne le ton, elle rejoue l’allégorie de la caverne exposée au Livre VII de la République de Platon 1 . L’espace d’exposition est lui-même considéré comme la caverne évoquée dans cette allégorie : les visiteurs doivent franchir les faisceaux de lumière des vidéoprojecteurs pour parcourir l’exposition. Le visiteur y joue donc à la fois le rôle du geôlier et du prisonnier.
Les cavernes sont une catégorie de grotte ; une caverne est une cavité naturelle, vaste et profonde. Les premières manifestations de ce que l’on assimile aujourd’hui à de l’art visuel ont été découvertes au XIXème siècle au fond de grottes. Des empreintes de mains sont souvent représentées dans l’art pariétal. Les hypothèses actuelles privilégient la fonction symbolique de ces mains : elles participeraient à des systèmes de signes, des séances d'initiation, des rituels magique, thérapeutique, religieux ou divinatoire (source wikipédia). Le monde souterrain semble donc revêtir un caractère sacré pour les premiers hommes. Un monde secret, difficile d’accès, que l’on ne voit qu’au travers du halo lumineux d’une torche ou d’une lampe à huile.
L’analogie avec l’espace d’exposition d’art contemporain paraît pertinente. C’est un espace qui joue avec les codes du sacré et dont l’accès reste encore difficile. Il faut souvent avoir été initié pour franchir le seuil de la porte d’une galerie et une fois à l’intérieur, le regard doit être aguerri pour appréhender ce qui y est vu.
Le parallèle entre l’espace d’exposition et la caverne ne semble pas le seul qui fasse sens. Un des principes qui soutient certains objets de l’exposition relèvent de ce que l’on pourrait appeler un ‘ready-made esthétisant’. Il s’agit d’un objet utilitaire qui a un caractère esthétique et qui a été modifié collatéralement par un geste artistique. Enfin, comme le ready-made, c’est le choix de le considérer comme un objet d’art qui le transforme en objet d’art.
L’art pariétal pourrait être appréhendé sous le même angle. Il aurait une fonction : rituelle ou initiatique. Il est issu d’un geste considéré comme artistique a posteriori, au regard de l’histoire de l’art. Enfin c’est le préhistorien au moment de sa découverte qui va l’assimiler à cette même histoire.
L’exposition est majoritairement composée de vidéos et d’installation vidéos créées à l’aide d’un programme d’intelligence artificielle. Jouer sur le contraste entre les prémisses de l’art et un art dématérialisé qui utilise des technologies actuelles, dont l’usage est controversé dans la création artistique, semble opportun. La chronologie de l’histoire de l’art est alors perçu tel un intervalle borné, en écho à la polémique qui ferait de l’intelligence artificielle l’exécuteur de la pratique artistique humaine.
Pour revenir à l’action même de la performance, le choix du pochoir renvoie à la projection, tant au niveau des vidéoprojecteurs qu’à celui des ombres projetées dans la galerie 3.1.
Le choix du blanc sur blanc interroge l’acte de création et sa matérialité. Souvent l’immatérialité des médias artistiques les plus ‘récents’ (vidéo,performance, art numérique ...) déconcertent les spectateurs. Ils sont attachés à la vision d’objets d’art. Il s’agit en quelque sorte de jouer avec une matérialité invisible et de rappeler l’invisibilité de la plupart des œuvres d’art. Nous ne pouvons souvent y accéder qu’au travers de reproductions ou de courtes visites dans un musée.
Enfin le motif de la main fait le lien entre le geste de l’être humain du paléolithique et celui de notre époque. Peu importe s’il crée avec des pigments ou un ordinateur, l’un et l’autre utilisent leurs pouces préhenseurs pour arriver à leurs fins.
Elle a été conçue en partenariat avec les artistes de la formation DPAP de l’unité culture de l’UCRM en Février 2023.
Artistes participant :
Auréline Caltagirone, Katy Chauvin, Ludwig Mérovil, Karine Monaco, Laura Roquet, Aurely Sabatier, Dominique Vial, Thomas Witte, Sergueï Wolkonsky
Geste proposé :
Application de pochoirs sur les murs blancs de l’espace d’exposition de la galerie 3.1. Utilisation de peinture blanche et de pochoirs découpés dans des feuilles de pvc.
Application de ces pochoirs selon la technique du tampon ou du crachis (bombe aérosol).
Ces pochoirs représenteront des empreintes d’ombres de mains.
L’exposition Noyer le poisson traite de la perception. Le spectateur est invité, entre autres, à se questionner sur la nature de ce que l’on nomme réalité et ce qui ferait d’un objet, un objet d’art.
L’espace d’exposition est envisagé comme un jeu de piste. Une installation vidéo centrale donne le ton, elle rejoue l’allégorie de la caverne exposée au Livre VII de la République de Platon 1 . L’espace d’exposition est lui-même considéré comme la caverne évoquée dans cette allégorie : les visiteurs doivent franchir les faisceaux de lumière des vidéoprojecteurs pour parcourir l’exposition. Le visiteur y joue donc à la fois le rôle du geôlier et du prisonnier.
Les cavernes sont une catégorie de grotte ; une caverne est une cavité naturelle, vaste et profonde. Les premières manifestations de ce que l’on assimile aujourd’hui à de l’art visuel ont été découvertes au XIXème siècle au fond de grottes. Des empreintes de mains sont souvent représentées dans l’art pariétal. Les hypothèses actuelles privilégient la fonction symbolique de ces mains : elles participeraient à des systèmes de signes, des séances d'initiation, des rituels magique, thérapeutique, religieux ou divinatoire (source wikipédia). Le monde souterrain semble donc revêtir un caractère sacré pour les premiers hommes. Un monde secret, difficile d’accès, que l’on ne voit qu’au travers du halo lumineux d’une torche ou d’une lampe à huile.
L’analogie avec l’espace d’exposition d’art contemporain paraît pertinente. C’est un espace qui joue avec les codes du sacré et dont l’accès reste encore difficile. Il faut souvent avoir été initié pour franchir le seuil de la porte d’une galerie et une fois à l’intérieur, le regard doit être aguerri pour appréhender ce qui y est vu.
Le parallèle entre l’espace d’exposition et la caverne ne semble pas le seul qui fasse sens. Un des principes qui soutient certains objets de l’exposition relèvent de ce que l’on pourrait appeler un ‘ready-made esthétisant’. Il s’agit d’un objet utilitaire qui a un caractère esthétique et qui a été modifié collatéralement par un geste artistique. Enfin, comme le ready-made, c’est le choix de le considérer comme un objet d’art qui le transforme en objet d’art.
L’art pariétal pourrait être appréhendé sous le même angle. Il aurait une fonction : rituelle ou initiatique. Il est issu d’un geste considéré comme artistique a posteriori, au regard de l’histoire de l’art. Enfin c’est le préhistorien au moment de sa découverte qui va l’assimiler à cette même histoire.
L’exposition est majoritairement composée de vidéos et d’installation vidéos créées à l’aide d’un programme d’intelligence artificielle. Jouer sur le contraste entre les prémisses de l’art et un art dématérialisé qui utilise des technologies actuelles, dont l’usage est controversé dans la création artistique, semble opportun. La chronologie de l’histoire de l’art est alors perçu tel un intervalle borné, en écho à la polémique qui ferait de l’intelligence artificielle l’exécuteur de la pratique artistique humaine.
Pour revenir à l’action même de la performance, le choix du pochoir renvoie à la projection, tant au niveau des vidéoprojecteurs qu’à celui des ombres projetées dans la galerie 3.1.
Le choix du blanc sur blanc interroge l’acte de création et sa matérialité. Souvent l’immatérialité des médias artistiques les plus ‘récents’ (vidéo,performance, art numérique ...) déconcertent les spectateurs. Ils sont attachés à la vision d’objets d’art. Il s’agit en quelque sorte de jouer avec une matérialité invisible et de rappeler l’invisibilité de la plupart des œuvres d’art. Nous ne pouvons souvent y accéder qu’au travers de reproductions ou de courtes visites dans un musée.
Enfin le motif de la main fait le lien entre le geste de l’être humain du paléolithique et celui de notre époque. Peu importe s’il crée avec des pigments ou un ordinateur, l’un et l’autre utilisent leurs pouces préhenseurs pour arriver à leurs fins.
